Changer de paradigme

pour que le navire ne sombre pas

 Proposer un nouveau paradigme

Changer notre mode de pensée ne se fait pas en un jour…
Tout en intégrant les nouveautés que la science met à notre disposition, il convient de remettre en cause les outils de développement de pensée et de logiciels que l’on utilise au quotidien.
L’ingérence désordonnée de l’informatique a sclérosé notre imagination à entrevoir d’autres horizons.

 

Face à un constat évident de la France « sur administrée et sous gouvernée » (Terra Nova 2012, l’action publique et sa modernisation), il ne faut pas attendre hélas un changement décisif au plan macroéconomique pour trouver des solutions intéressant le citoyen et l’entreprise. À court terme, seule la démarche de succès est microéconomique et doit partir de la base, individus, familles, entreprises, associations, engagements politiques, sociaux, syndicaux…
Dans la société du XXIème siècle qui s’amorce, il convient en toute priorité de mettre en place pour chacun, les conditions de gérer son devenir. En utilisant pour l’essentiel une comptabilité analytique rénovée, la mesure est la seule condition pour garantir l’équité dans chaque collectivité, compte-tenu des diverse injustices inhérentes à la vie.
Le changement ne peut s’opérer qu’à ce niveau élémentaire, même si un pouvoir régulateur doit le contrôler en bonne gouvernance.
Par ailleurs, pour améliorer les situations et engendrer une spirale vertueuse, la priorité est de s’attacher à la refonte des outils d’analyse et de gouvernance et non de s’attaquer aux structures. En effet, toute réforme se heurte aux intérêts corporatifs et à la résistance humaine au changement.

 

Devant la complexité à assumer, un seul mot d’ordre pour les organisateurs : ne pas prétendre dominer les entités mais seulement les relations entre elles. Grâce à une remise à plat des systèmes d’information, il est nécessaire de gérer le collectif au niveau individuel, et c’est possible à cette condition.

 

Grâce à l’outil d’analyse « moniteur » qui a été mis au point par mes soins, on peut mettre en évidence les déséquilibres dans tous les secteurs de l’ensemble autonome. Ces derniers peuvent être de natures conjoncturelles ou structurelles. Ils interviennent toujours progressivement et pouvoir les identifier à temps permet de prévoir des parades avant des décisions dramatiques: délocalisations, fermetures de sites, voire faillites. Les responsables peuvent alors compenser TEMPORAIREMENT ces déséquilibres pour mettre en situation les responsables concernés en position de redresser la viabilité de l’ensemble dont ils sont responsables. Le moniteur enregistre en comptabilité analytique l’intervention du responsable qui a pris la décision, et de façon précise en débit-crédit les modalités d’interventions. Il s’agit ici de façonner une structure de réseaux d’informations interactifs en temps réel.

Les fractales

Sans entrer dans une description trop technique, il est néanmoins essentiel d’évoquer certaines analyses mathématiques.

 

Récemment, les fractales ont été inventées par le mathématicien Benoit Mandelbrot pour décrire la géométrie de la nature, dont les formes complexes et irrégulières échappent à la géométrie classique. Le passage de l’infiniment grand à l’infiniment petit relativise le concept de la mesure.

 

Une particularité des fractales est la répétition de formes similaires à différentes échelles d’observation. Ainsi, une partie d’un nuage ressemble au nuage tout entier, et un rocher rappelle les formes de la montagne. Le « fractal de Mandelbrot » est un univers virtuel à définition infinie. Chaque zoom sur une partie de l’image révèle de nouveaux détails, de nouvelles formes, de nouveaux mondes.

 

Le cube de Cantor

On retrouve ici le concept de l’harmonie utilisé dans ce site.

 

Revoir notre mode de pensée revient à reconsidérer notre système d’information et introduire un mécanisme d’évaluation, «l’ensemble autonome».

Le système d’information

« En elle-même toute idée est neutre, ou devrait l’être ; mais l’Homme l’anime, y projette ses flammes et ses démences ; impure, transformation en croyance, elle s’insère dans le temps, prend figure d’événement : le passage de la logique à l’épilepsie est consommé.
Ainsi naissent les idéologies, les doctrines et les farces sanglantes. »
(E.M. CIORAN, Précis de décomposition)

Les principes de système d’information à retenir.

 

Autant il importe que les collaborateurs de l’entreprise, à quelque niveau qu’ils se situent, soient réactifs aux conditions de changement imposé par la réalité économique, autant il est dangereux de les déstabiliser dans leur espace de référence. Pour cela, il faut qu’ils qu’ils aient une autonomie de pensée et une capacité à communiquer.

 

Pour être crédible et pérenne, un système d’Information doit être transparent et puissant, afin d’enregistrer tous les mouvements générés par les acteurs impliqués : il doit être basé sur un contrôle automatique neutre. Les moyens informatiques modernes permettent de traiter non plus seulement «en collectif» mais au niveau individuel. Pour ce faire, tout doit être organisé pour qu’il intègre en particulier l’enregistrement des responsabilités humaines en valorisant «l’immatériel».

 

Il doit optimiser la mobilité, susciter l’initiative individuelle et la créativité, enfin faciliter la délégation mesurée des collaborateurs. C’est donc à une réforme profonde des objectifs et des méthodes qu’il convient de s’attacher à travers une nouvelle comptabilité analytique : on en trouvera le détail dans ces ouvrages.

 

L’échange de données informatiques (EDI), que j’appellerais plutôt ÉCHANGE DE DONNÉES INTÉGRÉ, a permis d’envisager une nouvelle façon de concevoir un système d’information qui utilise toutes les avancées en termes de sciences mathématiques et sociologiques. De par sa nature réactive, sa capacité de mémorisation et de synthèse, on est amené à imaginer un système de communication proche de la vie.

 

Une déficience du système de mesure, loin de simplifier les choses, les complique en aval et donne la priorité aux pouvoirs discrétionnaires et à la manipulation. Y incorporer des «poches de non-qualité» pour localiser ces biais est une garantie de cohérence et de stratégie d’améliorations.

 

Le choix exercé par les participants est individuel et responsabilisé. Il est étayé par le système de mesure et doit reposer sur la réflexion et l’intuition de chacun, non sur l’argumentation immédiate qui est forcément au départ partiale et déséquilibrée. Ainsi l’humain reprend tous ses droits car la synthèse est affaire d’intelligence, non d’érudition.

 

Pour garder leur intégrité totale, les données doivent être transmises sans ressaisie, donc sans risque d’erreur de transcription. Elles doivent atteindre le bon destinataire et rien que lui, d’où nécessité de la normalisation avec les solutions techniques appropriées quant à la sécurité et la confidentialité.  Pour garantir l’automaticité, son sens ne doit pas être déformé. En conséquence, un processus est automatique dès lors qu’il peut ne pas s’arrêter en cours de route selon les limites évoquées plus haut (contraintes techniques, économiques ou choix discrétionnaire affirmé du responsable).

 

Seules l’innovation ou la décision (interventions strictement et exclusivement humaines) sont susceptibles, sous l’aspect déontologique, d’arrêter un processus. On peut donc résumer la perception d’un message par une succession de processus de communication automatique, interrompus par des interventions humaines qui « apportent  » décisions ou innovation. Tout ceci se retrouve au sein du système d’information. Ces éléments de processus automatique (moniteur) sont des «boites noires», conçues en référence stable, contrôlées par audit externe habilité et indépendant.

 

Il n’est donc pas question, dans ce site, de penser systématiquement « informatique », même si ce moyen est à l’évidence incontournable. Un processus automatique n’est pas forcément informatisé, même si l’ordinateur, outil indispensable de nos jours, est un point de passage prédominant et souvent incontournable. C’est donc de la seule décision du responsable de ne pas informatiser une partie de processus automatique, au risque d’introduire de nouveaux biais. Il s’agit donc ici d’un choix entre développement de valeur et réduction de coût. Chaque arrêt du processus automatique est obligatoirement un stade d’innovation ou de décision, géré par le contrat de délégation.

 

En résumé, en distinguant donnée et information et en introduisant le concept de processus automatisable, il est désormais possible de structurer des domaines de responsabilité, «les ensembles autonomes» dont la caractéristique principale est la cohérence interne. De ce fait, on réduira ainsi les coûts et on assurera la neutralité et la sécurité des transmissions, qu’elles soient contractuelles ou d’ordre de la délégation au sein de hiérarchies.

 

La cohérence est donc essentielle et la transparence en est le mot clé.

L’armature du système d’information

 

C’est en centralisant le système d’information que l‘on garantira la cohérence d’ensemble de toutes les fonctions de l’entreprise, et que l’on facilitera l’autonomie des acteurs. Si l’on veut décentraliser les structures pour raisons de responsabilité et d’efficacité, il est nécessaire de centraliser le système d’information, sans pour autant en exclure la déconcentration. Sans obligatoirement changer tous les outils en place, il est possible d’évoluer petit-à-petit vers une totale mutation des comportements et des règles du jeu, en associant l’évolution des techniques mathématiques et économiques. Le point de départ du modèle repose sur le besoin fondamental de l’entreprise où chaque collaborateur se retrouve à la fois dans la performance propre de son action et dans la propension à communiquer son utilité.

 

Il faut, pour ce faire, à la fois que le système d’observation respecte le domaine privé de mesure et qu’il permette, la liaison logique avec les autres. La cohérence est donc essentielle et la transparence en est le mot clé.

Les dimensions du modèle

 

Le modèle est basé sur l’indépendance de quatre « espaces » qui régissent la marche de l’entreprise et son organisation. Dans les schémas traditionnels, ils sont mélangés et chaque association de l’une des valeurs de chaque famille donne lieu à une théorie: prix complets, prix marginaux, prix standards, direct costing… Les méthodes comptables actuelles regroupent directement des données valorisées. C’est là une erreur mathématique à la base car on ne peut aisément ajouter des choux et des carottes. Chacun s’enferme dans sa certitude qui n’est pas celle des autres, en tout cas pas la vérité. Car dans ce domaine, il n’y a pas de vérité, il n’y a que des images. Ainsi, toute donnée, toute prestation ne figurent dans notre système d’information qu’en «unités d’œuvre», les prix unitaires consignés à part. Les calculs se font donc en «unités originelles» et la valorisation, in fine. De cette manière, les restitutions sont multiples, fonction des utilisations et distinctes de l’élaboration des données (organisation matricielle). Les différentes méthodes concurrentes actuellement utilisées, qui engendrent incompréhensions et vues partielles, trouvent leur défaut en ne respectant pas cette règle fondamentale mathématique.

La fonction. Chaque collaborateur de l’entreprise se situe, à un moment donné, dans une fonction (la prévision, le constat, le contrôle). Il peut exercer plusieurs fonctions dans son poste de travail, mais non pas simultanément.

Le langage ou nature d’analyse. Chaque collaborateur, chaque service a une manière qui lui est propre de remplir sa ou ses fonctions (comptabilité de patrimoine, gestionnaire, audit…) : ce langage traduit l’approche professionnelle du problème qu’il a à traiter.

Le niveau d’observation. Toute organisation humaine, qu’on le veuille ou non est une pyramide. On a besoin de décideurs qui engagent leur patrimoine, de responsables, de maître d’œuvre, d’opérationnels, d’experts,… Même si l’on conçoit à juste titre les organisations en réseau, chacun doit rester à sa place opérationnelle. Ces acteurs ne se servent pas des mêmes données ou informations.

Le temps de l’analyse. Seule l’analyse au cumul est mathématiquement correcte. Ce n’est qu’au dépôt de bilan que l’on peut estimer la valeur du projet «entreprise». les analyses ponctuelles (mensuelles, annuelles, …) ne sont pas compatibles entre elles de par la valorisation des prestations internes. En approximation, cela suffit mais si l’on veut travailler sans biais, la valorisation par différence de cumuls est seule valable.. La manière de consolider ces données diffère et donne un sens à l’information. Il faut donc passer d’une fonction à l’autre, d’un langage à l’autre, d’un niveau à un autre et d’une vision temporelle à une autre, par une logique mathématique strictement automatique afin d’assurer la cohérence de la communication. Chaque acteur se trouve, à un moment donné, sur un point « système d’information» défini par la conjonction d’une fonction, d’un langage, d’un niveau d’observation et du temps retenu pour l’analyse. Pour communiquer, on passe d’un point à un autre en toute connaissance et « sans biais ». L’esprit humain est suffisamment riche pour saisir intuitivement là où il se trouve pour faire une analyse ou prendre une décision. De toute manière, sa responsabilité reste engagée.

La structure du modèle

 

Sans entrer de suite dans leur description, il est néanmoins important de montrer comment le modèle introduit les concepts de qualité totale et de scénarios dans la «comptabilité des flux».

 

Il s’agit de constituer n bases de données, sur le même modèle, correspondant à chaque analyse. En dehors de la visualisation de chacune, à la demande, il est possible – et c’est ce qui est innovant – de dégager la différence entre deux d’entre elles par décalcomanie. On peut ainsi juger en dynamique les points sur lesquels un progrès peut être envisagé ou une détérioration qui s’est produite et d’en analyser les raisons.

La qualité totale, encore à ce jour extra-comptable, est enfin intégrée dans la comptabilité analytique. Plusieurs plans, calqués sur le même modèle, montrent la potentialité de l’entreprise (Qualité Totale à Saturation), celle ajustée sur la conjoncture (Qualité Totale à Activité Réelle), le constat réel (la comptabilité actuelle) et divers plans relevant de scénarii à la disposition de tout responsable qui veut tester la crédibilité de certaines modifications. 

 

Ses caratéristiques sont les suivantes:

–  une structure stable, universelle pour que chacun, à son poste, s’y retrouve. Elle facilite la communication et les responsables ont une vue d’ensemble homogène.

–   à partir de cette base de données toujours en phase avec la comptabilité générale, on dispose d’analystes en temps réel et au niveau de détail désiré (objectif: zéro papier)

–   utilisation de méthodes mathématiques modernes (calcul matriciel, valeurs algébriques…)

–   trois séries de comptes à vocations différentes : des comptes de coût, de valeur, et un élément neutre, l’arbitre, le moniteur qui enregistre, en toute transparence et en temps réel, les décisions des différents responsables.

 

Toutes ces données et informations sont stockées dans le système d’information. Les restitutions «utiles» se font à la demande. Il est simple par différence entre plans de mesurer l’écart et dans le temps d’apprécier les évolutions. C’est un système dynamique d’information.

Constantes à respecter.

 

Plusieurs règles essentielles sont à respecter. On ne doit négliger, au moment de la saisie, aucune donnée d’entrée qui interviendrait en cours de traitement. L’unicité de la donnée est requise. La cohérence des processus doit être assurée. L’Homme ne doit intervenir dans le processus d’information que par alerte, pour analyser et réagir par rapport au système qui est essentiellement automatique. S’il y a une rupture, il s’agit de deux systèmes automatiques reliés manuellement et le lien est à surveiller tout particulièrement car il est susceptible d’introduire un biais. Le système doit être auto-éducatif et auto-régulateur. Grâce à cette caractéristique, il assure à moindres frais le meilleur rendement et fait jouer à plein la réactivité qui est la source de la richesse.

De tels modèles jettent les bases de bons dispositifs : juste-à-temps et qualité totale. La complexité est dans la confection de l’outil automatique, non dans son utilisation. Dans la pratique de l’entreprise, il n’est que voir les nombreux services qui s’attachent à mesurer, chacun dans son coin : budgets plans de financement, plans commerciaux, diverses comptabilités, répartition… A bien regarder, la complexité n’est pas là où on croit la voir. Il est bien plus difficile de remettre en état une organisation humaine que de revoir un modèle informatique, dès lors que celui-ci repose sur un système d’information sans biais.

L’ensemble autonome

Une réflexion d’ensemble menée sur les mécanismes qui gèrent les rapports entre l’individuel et le collectif conduit à la création d’un nouveauconcept : l’ensemble autonome.

 

Il est est composé de deux parties.

 

L’une (valeur immatérielle) responsabilise et engendre la valeur. Elle se place au crédit des comptes analytiques. L’autre n’est affaire que de réduction des coûts. Elle se place au débit des comptes analytiques.

 

Si un ensemble est fragilisé en raison de désaccord ou de révision d’objectifs, il y a alors scission en 2 sous-ensembles autonomes : de ce fait, il y a déperdition («La puissance d’un ensemble est supérieure à la somme des puissances des sous-ensembles qui le composent» Cantor).

 

Mais pour de multiples raisons, il peut être indispensable de les décomposer. Néanmoins, il y a alors sous-optimisation.

La décentralisation est une délégation de responsabilité à un autre ensemble autonome. Elle entre dans ce schéma où l’unité et la cohérence du commandement sont partagées contractuellement.

 

La déconcentration n’est en rien une délégation. Elle n’a d’intérêt que dans une réduction de coût.

Il n’y a pas de délégation de pouvoir . Toute la responsabilité reste à l’ensemble de référence. Le sous-ensemble de fait crée ne gère que sa mission et n’a de latitude que dans la réduction de ses coûts, tout en ayant à gérer en valeur son propre espace.

 

Notre société est constitué d’ensembles multiples et variés qui sont chacun en interaction avec certains. Ils se recoupent pour parties selon un schéma complexe, mouvant, réactif et évolutif : individus, familles, amis, associations, entreprises, sensibilités et partis politiques, communes, départements….

 

Tout ensemble est pour partie en recouvrement sur un autre et la partie commune appartient aux deux.

Séparation des concepts

 

Les ensembles isolés sont des concurrents, ou plus exactement, ils sont ailleurs. Les rapports avec eux sont à considérer uniquement en termes de coûts et de rapports de force : il ne peut y avoir d’harmonie. Ils se gèrent en terme de négociation.

 

Pour la partie commune, le partenariat (déconcentration) et la délégation (décentralisation) s’imposent. S’il y a partenariat, il y a accord sur le projet, sur les moyens à mettre en œuvre et sur le contrôle des résultats de la mission. Il n’y a pas d’ingérence dans les domaines privés.

 

Un ensemble peut ainsi adhérer à une partie de l’autre ensemble sans pour autant y participer en totalité. Ce qui se constate dans les associations, a vocation à se généraliser dans tous les autres domaines, l’entreprise en particulier. Cette liberté individuelle engendre ici une adhésion plus intense des intéressés et participe ainsi à l’augmentation de valeur de l’ensemble.

Fonctionnement de l’ensemble autonome

 

Extrait du cours de comptabilité analytique  de l‘École des mines de Paris : «Par rapport à la comptabilité générale, la comptabilité analytique va se distinguer techniquement par le fait qu’au lieu de recenser des charges classées « par nature », c’est à dire selon la nomenclature des partenaires extérieurs à la firme, elle va le faire « par destination » : il ne s’agit plus de savoir si telle charge correspond à une facture payée à tel tiers, mais de déterminer quelle part de cette charge peut être attribuée à tel produit ou à telle activité, à tel sous-ensemble de l’entreprise : usine, atelier, machine, poste de travail, à tel responsable. La comptabilité analytique permet ainsi de calculer divers types de coûts, dont les usages sont multiples…»

 

Conforme aux canons des comptables, l’analyse des coûts est donc la préoccupation dominante des cadres et responsables de haut niveau. La qualité des hommes n’est pas en cause. Toute la société est tournée vers cette conception : s’il y a crise, il faut diminuer les coûts (la main-d’œuvre en est une part prépondérante) pour accorder le prix de revient à la concurrence. En période faste, on fait de même pour affirmer sa prédominance vis-à-vis de cette même concurrence. En somme, tout s’ajuste par rapport à l’ennemi, alors que c’est en interne que l’on trouvera son équilibre : l’augmentation de la valeur.

 

Il est donc fondamental que s’affirme dans les comptes analytiques la mesure de la valeur. C’est donc l’objectif de l’ensemble autonome.

 

Pour la partie immatérielle, il y a deux remises en causes :

-la première relève de l’harmonie, qui organise la mesure des potentialités.

-la deuxième intervient dans les comptes analytiques pour introduire des valeurs essentielles (la main-d’œuvre en particulier et les dysfonctionnements internes qui engendrent les conflits).

 

S’il faut en retenir quelques messages,

Tout ensemble a vocation à s’optimiser aux dépens des autres, mais en son sein il recherche l’harmonie permanente.

 

C’est à ce prix qu’il reste vivant et performant. C’est la loi de la Nature, reconnue par toutes les espèces vivantes, animales et végétales. Chacun défend avec âpreté son territoire et le conflit s’exaspère en période de crise. Si d’aventure il y a symbiose entre organismes différents, c’est toujours pour permettre de vivre avec des avantages pour chacun. De là émerge un partenariat qui ne peut donc être viable que dans l’équité et dans l’échange.

 

L’individu, seul, crée la richesse, mais c’est uniquement le collectif qui l’organise et la fait épanouir.

 

Il y a là matière à affrontements mais il est possible de faire en sorte que l’individu puisse adhérer à une partie d’un projet sans en cautionner pour autant l’ensemble retenu par la société.

Structure comptable de l’ensemble autonome

 

Chaque ensemble autonome dispose d’une comptabilité autonome (comptabilité des flux) avec centre de coûts et de profits. Les «poches de non-qualité», qui relèvent les éléments de perturbation, sont positionnées dans des comptes de liaison. Toute donnée (les capteurs) provient de la comptabilité générale. En interne, mis à part les «informations immatérielles de dysfonctionnement», il n’y pas de création de données, seulement un traitement (comme en comptabilité analytique classique). En interne, aucun système de mesure n’intervient : tout se fait en harmonie avec seulement, dans le cadre du système d’information automatique de cet ensemble, des marqueurs d’alerte en cas de dysfonctionnement. Ces dispositifs sont décrits en détails dans les ouvrages cités dans le site.

 

NB on retrouvera ces néologismes (poches de non-qualité, capteurs, informations de dysfonctionnement) dans la page comptabilité des flux

 

La cohérence des informations est assurée par une méthode mathématique qui procède par alertes. Dans la pratique actuelle, on rencontre des incompréhensions et des conflits dus aux différents systèmes de mesure utilisés par les différents corps de métiers (ratios techniques incohérents avec les systèmes comptables…)

Un exemple vécu en entreprise dans la sidérurgie illustre la méthode préconisée. Il régulait les flux de métal dans une usine de laminage en évitant toute mesure qui était nécessairement mauvaise (dépôt  de calamine sur les bascules) ou déficiente (pannes ou grèves). Ce modèle mathématique, en relation avec la théorie du chaos, a été conçu en 1976 et utilisé de manière opérationnelle avec succès.

 

NB on retrouvera ces méthodes dans mes ouvrages

Il est illusoire de suivre un dysfonctionnement interne et d’en estimer les dégâts, çà et là. Ce n’est qu’aux frontières de l’ensemble autonome, lorsque l’information en sort avec les conséquences vers l’extérieur que l’alerte est donnée. La localisation est faite et la raison analysée par le service pôle d’alerte et de surveillance. Le réajustement est alors effectué en interne, en différenciant ce qui ressort d’un dysfonctionnement structurel ou d’une erreur conjoncturelle. Rappelons-le, l’harmonie est donc impérative au sein d’un ensemble autonome car la mesure immédiate en est absente. C’est en l’occurrence l’occasion d’un processus vertueux.

L’échange entre ensembles autonomes.

 

Rappelons que l’ensemble autonome est l’expression d’une fonction, non d’une structure.

La réactivité est primordiale dans la démarche proposée.

Le problème qui se pose alors est de relier la communication en toute cohérence, en respectant l’autonomie de chaque ensemble, et ce au moindre coût.

 

Il convient tout d’abord de partir d’un axiome.

Le collectif ne doit pas contrôler les entités mais seulement gérer les interactions.

L’essentiel n’est pas de dominer l’autre mais de faire avec. Impliquant, l’Homme n’en est pas pour autant « dominant ».

 

Tout groupe humain, dès qu’il met en situation les rapports entre les individus et le collectif avec ses actions et ses conflits, entre dans le cadre du fonctionnement des ensembles autonomes. Mes expériences industrielles ont permis de la formaliser en milieu économique.

Le moniteur

Nouveau concept analytique, il est introduit dans la comptabilité des flux.

 

Le schéma qui suit met en évidence le rôle du moniteur, organe neutre qui enregistre de manière automatique, tous ces mouvements visant à rétablir l’équité entre tous les sous-ensembles autonomes «partenaires» de l’ensemble autonome «entreprise». Chaque ensemble est structuré à l’identique jusqu’au niveau élémentaire suivant le plan d’entreprise.

 

Ces interventions sont effectuées automatiquement selon un schéma dessiné par les organes décisionnels de l’ensemble autonome principal direction générale, direction technique, direction commerciale.

 

Les échanges d’informations se déclinent de la manière suivante.

les dysfonctionnements

Le système d’information est donc un ensemble de sous-ensembles autonomes imbriqués dans les interactions que chacun génère par son action. Chacun, en gardant sa liberté d’action dans le respect du projet global, est mis en responsabilité personnelle vis-à-vis de ses partenaires. On rétablit l’équité dans les «ingérences» entre ensembles autonomes : ce sont les «dysfonctionnements» déjà évoqués ci-dessus. Par exemple, un report de commande, le produit livré en retard,… engendrent des coûts (frais de stockage, frais financiers, …) dont l’imputation est souvent injuste. Toute charge indue est donc réorientée comptablement vers l’ensemble responsable. Ceci engage toutes les fonctions élémentaires de l’entreprise : fabrication, commerciale, assurance qualité, finances, ressources humaines …

 

les subventions

Parallèlement au souci de mettre les responsabilités en situation, une dynamique doit se faire jour, également enregistrée par le moniteur. Au sein d’un ensemble autonome, trois organes décideurs peuvent influer de manière discrétionnaire sur les sous-ensembles dont il ont la responsabilité, chacun dans son domaine : la fabrication, le commercial, la direction générale.

 

Prenons quelques exemples :

-lors du lancement d’un nouveau produit, il peut paraître utile de soulager momentanément les services commerciaux ou de fabrication concernés afin de ne pas surcharger artificiellement ces ensembles qui sont en première ligne pour valoriser les gains. Elles doivent bénéficier d’une aide adaptée.

-lors de restructurations, pour des raisons d’aménagement du territoire ou pour aider temporairement une filiale en difficulté pour raisons diverses (surcharge en personnel imposée, outils obsolètes,…), des «subventions» rééquilibrent les positions concurrentielles internes entre établissements

 

Ces interventions tendent à diminuer temporairement les prix de revient réels de manière à mettre tous les intervenants dans l’ensemble autonome à égalité de concurrence. Rappelons  que ceci n’interfère que dans la comptabilité analytique, en aucun cas dans la comptabilité générale.

 

la sanction de la qualité totale.

Si le produit fabriqué en temps convenu est conforme, les commandes livrées à l’heure, le moniteur donne à l’ensemble autonome concerné un crédit de reconnaissance de «qualité totale».

 

Ainsi, le dirigeant peut intervenir par incitations et conduire comme dans une automobile en ayant à sa disposition, le volant, le frein et l’accélérateur et non le nez dans la mécanique. Il peut donc avoir une vision d’ensemble de l’outil qu’il a à gérer (cf « Le manager minute »)