Une remise en cause de notre société, de ses modes d’organisation et de ses structures de gouvernance et de gestion, ne peut s’affranchir d’une réflexion sur nos modes de pensée.
LIBERTÉ, ÉGALITÉ, FRATERNITÉ
« La Révolution française s’est déroulée au nom d’un slogan intrinsèquement contradictoire et irréalisable : liberté, égalité, fraternité. Dans la vie sociale, liberté et égalité tendent à s’exclure mutuellement, sont antagoniques l’une de l’autre! La liberté détruit l’égalité sociale – c’est même là un des rôles de la liberté -, tandis que l’égalité restreint la liberté, car, autrement, on ne saurait y atteindre. Quant à la fraternité, elle n’est pas de leur famille. Ce n’est qu’un aventureux ajout au slogan et ce ne sont pas des dispositions sociales qui peuvent faire la véritable fraternité. Elle est d’ordre spirituel. » (Alexandre Soljenitsyne)
Héritée du siècle des Lumières, l’idée de cette affirmation nationale de nos valeurs, est née de la Révolution de 1789. Mentionnée dans le préambule de la Constitution de la Cinquième République française en 1958, elle est sans ambiguité :
« Article Premier. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune. ».
Mise à toutes les sauces au service de chacun en quête de pouvoir «républicain» ou pour des intérêts individuels, cette devise, jadis décisive pour amorcer le changement, se révèle être un paravent bien pratique. Liberté et Égalité ne s’adressent qu’à la collectivité nationale centrée sur l’utilité commune et non au citoyen qui, lui a des devoirs pour aider à y arriver.
Se pose, une fois de plus rencontrée dans ce site, l’exigence de bien séparer l’individu et le collectif dans des rapports contractuels :
«l’individu est la plus précieuse des richesses,
mais c’est le collectif qui l’organise »
À l’individu le privilège d’imaginer, de créer, d’agir, de réaliser… à la collectivité celui d’organiser en harmonie si possible l’ensemble des contraintes. On voit bien ici que si l’individu est dépositaire de la partie morale et éthique, le collectif n’est chargé d’aucune connotation de ce style.
Si la devise nationale s’adresse à la collectivité nationale, elle est pertinente, à condition de s’en tenir là. Si chacun, citoyen veut s’en emparer, il faut la revoir. Le rôle du citoyen est de participer à l’effort de la collectivité à laquelle il appartient et dont il est solidaire (sauf à récuser son adhésion et alors il doit en tirer les conséquences).
Dans ce monde qui est en plein boulerversemen, il importe de garder le cap.
Je propose en parallèle une règle du citoyen adulte, sa devise : RESPONSABILITÉ, ÉQUITÉ, SOLIDARITÉ.
En phase avec les prinipes de la Constitution, elle remet chacun en cohérence avec lui-même, avec les autres.
La responsabilité fixe les règles de vie et de création de richesse, seule voie pour une redistribution.
L’équité garantit un juste équilibre entre ces deux pans vitaux pour la vie de la collectivité, d’une part l’intérêt personnel, d’autre part une attention aux plus démunis et une solidarité internationale. (L’erreur de ce Cook (Luc Richir) : http://mauss.unblog.fr/files/2009/07/lerreurdecookokvbase.pdf )
Quant à être fraternel, il suffit au combien, d’être respectueux d’autrui : sécurité et courtoisie, convivialité. Or la vie quotidienne nous montre que nous avons de nombreux progrès à faire sur ce point.
S’il faut la codifier, il suffit de ne pas aborder le domaine de la morale (domaine personnel) mais d’affirmer le vivre ensemble, la solidarité entre membres unis dans un même projet.
Pour bien vivre ensemble, nous avons besoin d’une société apaisée et en mouvement.