Avant, de tout temps seules les familles et les amis – la communauté proche bénévole – prenaient en charge les besoins des personnes âgées ou handicapées incapables d’exercer une activité susceptible de leur permettre de subsister afin de leur permettre de survivre dans des conditions hélas inégales, tant au plan affectif que pécuniaire. Les groupements caritatifs ont également pris leur part.
Depuis que les retraites ont été instituées, la retraite généralisée était un progrès décisif social et humain qui a transféré ce devoir sur la collectivité, au début dans les milieux de travail (sociétés paternalistes en particulier). La solidarité nationale a donc depuis repris la responsabilité du financement et de la redistribution de cette mesure fondamentale de solidarité humaine. Dans un progrès de la Société auquel chacun aspire, c’est le point de départ de l’équité, dela transparence et de l’harmonie dans une communauté, a fortiori dans un pays à tendance naturelle individualiste.
Depuis peu, insensiblement et sans réflexion au fond, le concept de retraite est passé de l’assistance solidaire à la récompense d’un travail. Cela pose quelques questions :
-comment récompenser (annuités, âge,…)
-qu’est-ce qu’un travail aux yeux d’une nation solidaire en recherche d’harmonie? (reconnaissance sociale de la mère au foyer, du handicap lié au travail,…)
Par ailleurs, les cotisations ont toujours été calculées sur le travail. En dehors de toute considération économique, il est temps de se poser la question de l’assiette des prélèvements sociaux. La création CSG a été un premier pas dans ce changement en passant l’augmentation de la charge de la retraite des entreprises et des salariés au citoyen. Au même titre que les charges sociales (santé, familiales,…), le poids des retraites devient une affaire de solidarité nationale.
Ainsi, en exerçant une distinction de fonctionnement des rôles entre le secteur productif qui crée la richesse et le pouvoir des citoyens qui redistribue à partir des prélèvements dont il est seul juge et seul responsable, la santé de l’économie s’en porterait bien mieux.